jeudi 24 février 2011

Doute hyperbolique

C'est la dèche, les enfants...
Cela va faire un mois que je patauge spirituellement, philosophiquement et tout un tas de trucs en -ment.
Comme toujours, tout a commencé de manière assez pernicieuse, par de petites questions matérielles qui dégénèrent en grandes remises en cause existentielles.
Comme toujours, cela fait suite à une période d’exhalation intense au cours de laquelle j'ai cru avoir milles idées, milles intuitions, et où j'ai accumulé une tripoté de choses à lire (je me suis lâchée, ma pile de livres à lire est un grand m'importe quoi gigantesque où tout se côtoie : philosophie, histoire, sociologie, ésotérisme... un amas bien présomptueux).

Ce qu'il y a de problématique quand on n'a pas "la foi", quand on ne croit pas en la providence, c'est qu'on ne peut se rattraper à aucune branche lorsqu'on vacille un peu. Et manque de bol, dans ma manière de voir le monde et dans mes conviction "pseudo-païenne" (je ne sais même plus si j'ai le droit de m'appeler comme ça), on est seul, perdu dans un ordre cosmique sacré, mais impersonnel. Parfois, je m'en veux d'être si terre à terre, de n'arriver à me reposer sur rien, au point que je me demande si mes recherches servent à quelques chose.

J'admire et j'envie ceux et celles qui semblent avoir trouvé ce qu'ils cherchaient et un certain repos spirituel. Ah, chère blogosphère païenne, j'ai beau te trouver gnagnasse la plupart du temps, j'ai beau te trouver gentillette avec tes "Grande Déesse" par-ci, tes "Blessed be" par-là, je suis la première à jalouser tes certitudes quand ça va mal...



Bref, surchauffe, je ne sais plus du tout où je vais (certes, on le sait rarement, mais c'est toujours désagréable d'en prendre conscience). Mais bon, comme Sainte Mamie Marie-Gertrude, Grand Rinpoché et Prêtresse au 10e degré le disait : "C'est dans l'errance qu'on apprend le plus". Alors ferme la et positive.

Le doute est une problématique vraiment fascinante en philosophie, tout comme dans le domaine religieux. Je vous épargnerai les banalités affligeantes du style "le doute est un sentiment universellement partagé... bla bla bla..." (ou pas, du coup), et je n'ai pas non plus envie de me lancer dans une étude comparée de la place du doute dans  le religion (que je serais bien incapable d'écrire du reste, j'ai de la mélasse à la place du cerveau).

Par contre, et parce que je suis d'humeur tout à fait jouave ce soir, j'ai envie d'aborder Hegel.
Hegel, c'est mon compagnon de déprime privilégié en ce moment. Quand je doute et quand je suis malheureuse de douter, je me dit "C'est pas grave poulette (oui, j'aime me donner des petits noms débiles), t'es pas seule, Hegel l'avait bien compris tout ça".
Vous vous souvenez en terminale, Hegel, la Phénoménologie de l'esprit, la dialectique du maître et de l'esclave ? On est en plein de dedans.


[ndlr : à l'origine, j'avais décidé d'enchainer immédiatement avec la présentation d'un bout de la Phénoménologie de l'Esprit. Je voulais faire ça de manière claire et rapide, mais j'ai totalement échoué : mon article devenait trop long et partait dans tous les sens. J'ai donc décidé de le scinder en deux partie, la seconde étant totalement consacrée à Hegel. Si une expérience philosophique hard-core vous tente, rendez-vous dans le second message !]


Crédit image : Milo (sur DeviantArt)

5 commentaires:

  1. "J'admire et j'envie ceux et celles qui semblent avoir trouvé ce qu'ils cherchaient et un certain repos spirituel. Ah, chère blogosphère païenne, j'ai beau te trouver gnagnasse la plupart du temps, j'ai beau te trouver gentillette avec tes "Grande Déesse" par-ci, tes "Blessed be" par-là, je suis la première à jalouser tes certitudes quand ça va mal..."

    Purée mais comment ça me parle. Pas seulement parce que les "blessed be" cucul-la-praline à gogo me brisent les chouquettes, mais bien parce que le doute que tu évoques m'a torturé pendant longtemps, alors qu'en même temps je me sentais définitivement happée par les visions néo-païennes du monde.

    J'ai commencé à me défaire de ce doute prégnant lorsque j'ai compris qu'il ne fallait pas que je me focalise sur la question de mes "croyances" et ma quête de "vérité", qui ne sera jamais résolue, mais plutôt que je m'ouvre à de nouvelles "expériences". Ne plus rester en dehors à me triturer les méninges, mais sauter à pieds joints dedans, et voir ce que ça donne. Si ça marche pas, on passe à autre chose, si ça marche, ma foi, on garde :)

    Je ne sais pas si tu vois où je veux en venir, mais quoiqu'il en soit, depuis , ça va beaucoup mieux. Je ne suis pas venue au bout de mes interrogations existentielles à la mord-moi-le-pentacle, mais j'ai vécu des choses très fortes au niveau spirituel, seule, en groupe, j'ai été surprise, émue, extatique, "ailleurs"... Et pour moi c'est désormais l'essentiel, peu importe que ces bouleversements aient été dus à quelque chose d'extérieur (Dieu, Dieux, Grande Déesse, Grand Architecte, Teletubbies), ou nés d'un changement intérieur.

    Bon je sais pas si ce message peut t'inspirer en quoique ce soit, mais je l'espère ;)

    Blessed be )O( [mouhahahaha.... Humpf. Pardon. Mais quelle vilaine, c'est pas possibeul...]

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  2. Bah ça m'inspire totalement !

    Déjà, parce que ça fait du bien de se sentir un peu moins seule. Ensuite, parce tu sembles avoir dépassé tes doutes sans pour autant avoir versé dans une spiritualité édulcorée à la mode fleufleur. Y'a de l'espoir !

    Au fond je pense que tu as tout à fait raison : le lâcher prise est la clé, c'est surement grâce à cela que l'on arrive à sortir de ses schémas rationnels trop contraignants. Je devrait m'y mettre. Ça fait terriblement peur de "sauter à pieds joints" dans l'inconnu, mais accepter d'être dépassé et faire avec est une belle forme de sagesse.

    Bref, merci Eilan, ce message me fait du bien en plus de me faire sourire.

    Allez, Blessed Be )O( aussi, et que le grand Bisounours cosmique éclaire ta route.

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  3. Ouais voilà, le lâcher-prise, accepter d'être dépassé, c'est exactement ça. C'est super flippant, et en même temps hyper grisant. Alors vas-y ! :)

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  4. Bon ben du coup j'ai plus rien à ajouter moi vu que toi et Eilean avez très bien exprimé ce que je pense également ... le bisounours c'est petit, la licorne c'est mieux :P

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  5. Haha ^^ Merci Althéa, je prends bonne note pour la licorne :p
    Je viens de me rendre compte que cet article a déjà deux mois... Ça va beaucoup mieux depuis, notamment grâce aux conseils et aux marques de sympathies de personnes croisées sur ce blog ou ailleurs. Je me sens moins seule et surtout moins démunie face à toutes mes questions, et ton message confirme cette impression.
    Alors... merci :)

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