Lorsque j'avais une dizaine d'années, la grande mode dans ma cour de récré s'appelait "Deus" : un jeu de carte à collectionner ayant pour thème la mythologie de plusieurs civilisations : grecque, indienne, inca, celte, nordique,...
La plupart des cartes représentaient un dieu ou une déesse, avec une petite description et un degré de force. Les autres montraient des sacrifices, des rats grouillants, des têtes coupés, et tout un tas d'autres réjouissances. Le tout avec des dessin au mieux, de très mauvais gout, au pire, totalement gore.
Avec le recul, je me rends compte à quel point ce jeu était affreux. Les dieux ressemblent à des champions de body-building très en colère, et les déesses font penser à des actrices porno. La grande classe ^^'
Oui, c'était un petit peu violent comme conception des dieux ^^ Peu de filles s'intéressaient à ce jeu, je crois même que j'étais la seule dans ma classe.
C'est a peu près à cette période que j'ai commencé à m'avaler des livres de mythologie comme des berlingots, ce qui m'est finalement d'une grande utilité aujourd'hui.
Je me suis souvenue des déesses que je préférais lorsque j'étais petite, celles que j’incarnais lorsque nous jouions "aux dieux" avec mes camarades de classe : Frigg, Mama Cocha (déesse inca de la mer), Pukkeenegak (déesse nourricière chez les inuit), Hina (déesse maori de la lune)... Je suis contente de les avoir retrouvées, ces déesses que j'avais oublié...
En retrouvant cette collection, j'ai aussi compris pourquoi, même aujourd'hui, je suis très mal à l'aise à l'idée de travailler un jour avec Kali. Visez un peu l'image qui a dû s'imprimer en moi :
Ça explique beaucoup de choses. Finalement, ce jeu m'a peut être plus marqué que je ne le croyais.
Ah mais ouiii ! Deus ! Je m'en souviens très bien également, j'y ai joué aussi (mais peu, car le jeu a du sortir juste avant ma rentrée au collège, et au collège, jouer aux cartes, c'était pas franchement le plus mirobolant dans les cours de récréation). Je n'avais pas vu ces cartes depuis longtemps (j'ai donné les miennes à un petit cousin), mais effectivement les images sont assez immondes ^^ Je me souviens que Cernunnos (je crois) avait une tronche de chevalier du Zodiaque, c'est terrible ^^
RépondreSupprimerOouh yes ^^, il est plutôt gratiné Cernunnos (la preuve en image : http://membres.multimania.fr/tradsdeus/celte.html).
RépondreSupprimerÇa me fait plaisir de ne pas être la seule à me rappeler de ces immondes choses (mais quand même rigolote, faut pas cracher sur les souvenirs d'enfance :p)
Travailler avec Kali est sûrement une des choses les plus fascinantes qui soit lorsqu'on arpente une des traditions de la Déesse.
RépondreSupprimerLa première fois que je l'ai fait, c'était pour essayer de lever une malédiction ... Cela peut prêter à sourire, mais les malheurs étranges étaient bien réels, et une grande prêtresse américaine, amie de Shekhinah Mountainwater, me conseilla de l'invoquer (avec de la viande rouge saignante, au passage) à ce propos. J'avais lu tout un tas de choses sur le fait qu'en l'invoquant, il fallait être prêt à rencontrer le miroir de ses peurs, de se faire démembrer et déchiqueter (heureusement au sens non physique des termes) et de traverser ses pires terreurs. Et au bout du chemin, il y a l'amour de la Mère. Ce fut une révélation pour moi, et je n'ai pas hésité à refaire appel à Elle, à travailler avec elle, et de lui dédier quelques rituels, notamment celui que j'avais créé à l'occasion d'une éclipse de lune. Je la ressens bien désormais, et il vaut mieux pour une personne qui travaille avec les énergies du chaos, parmi d'autres. Car Kali est le coeur du Chaos, où tout vient se détruire et où tout se crée.
Kali d'ailleurs, est la même déesse que Parvati ou Durga. Ces trois déesses sont le même visage d'une seule, car elles ont toutes le même époux légitime, Shiva, qui n'a qu'une seule femme ...
Il est extrêmement difficile de décrire l'expérience qu'on peut faire à approcher Kali. C'est ... indicible, comme disaient les Anciens au sujet des Mystères. Mais vraiment, ça vaut la peine de se jeter dans le gouffre. Il y a aussi du délice et de l'extase à tomber au fond de l'inconnu et des marasmes de l'être ... à s'y dissoudre pour mieux revenir changé. :)